Ces halles appartiennent à l'origine au prieuré et sont vendues à la révolution. Le 1er janvier 1889 les halles sont démolies. Il semble qu'il y ait eu des marchés dès le Moyen Age et qu'ils se soient toujours tenus le jeudi. Il s'y ajoutait un marché aux cochons, place Saint Antoine (patron des éleveurs de porcs et des charcutiers). La foire aux porcs n'est pas réellement une foire mais s'y apparente par son importance.
Pour qu'il y ait foire il faut un vaste emplacement. Dès 1848, pour en améliorer l'accès, diverses maisons sont sacrifiées.
Marché locminois, rue neuve dans les années 20-30
Place Saint Antoine Pendant la foire aux porcs vers les années 30
On sait aussi qu'il y avait 4 foires par an au XVIème siècle, une dizaine au XVIIème, et qu'enfin les foires aux chevaux ont été fixées au XIXème siècle aux seconds jeudis de février, mai, août et octobre. Installer la cohue de ces manifestations florissantes dans une petite ville exiguë était très difficile.
La foire aux chevaux se tient d'abord "dans le chemin de la Mairie" puis, à partir d'octobre 1892, "sur la place dite des Ecoles". Abandonnée pendant plusieurs années, la foire est relancée en 1912 et a lieu alors "chemin de la Soubaine". Elle n'existe alors plus que quatre fois par an.
Dés 1921, la municipalité envisage de créer un emplacement spécial pour cette foire. Le jeudi 12 février 1925, M. Richard, Maire, ouvre la première foire aux chevaux rénovée. En février 1926, on peut évaluer à 500 au moins le nombre des chevaux qui y sont présentés.
Marché aux veaux vers 1905
Par l'arrêté préfectoral du 24 février 1865, la commune prend possession "du vieux cimetière", qui, après quelques aménagements verra se tenir foire et marchés.
C'est maintenant la Place du Vieux Marché car, avec la période moderne de l'après guerre, il a fallu songer à déménager à nouveau les foires aux bestiaux.
Le 25 mai 1966, le conseil municipal décide "la création d'un foirail moderne, place de la gare, où seront transférés les marchés aux bovins et aux porcins." Il est inauguré le 10 septembre suivant. En 1972, la décision est prise de couvrir le foirail, puis en 1985, un marché au cadran y est installé. Aujourd'hui,le marché au cadran a laissé place à la Médiathèque Municipale.
Toutes ces foires étaient aussi l'occasion d'aller de bar en bar ; voici ce que raconte un voyageur de passage en 1860 : "J'étudiais un groupe dans lequel se détachaient un paysan et un marchand de cochons qui étaient en train de faire affaire... Après bien des débats, le marché fut conclu par une tape frappée dans la main. Toutes les fois qu'il y a vente, il y a chopine bue... Cela mène loin quand on fait plusieurs affaires... Bien souvent on trouve, au retour du marché, des paysans endormis dans des fossés avec leur ceinture pleine d'argent... et il n'est jamais arrivé qu'un paysan, dans cet état, ait été volé."
Parmi toutes ces manifestations, la plus prisée était la foire de la chandeleur, le premier jeudi de février. En effet, il était d'usage d'accorder un congé aux jeunes gens de la ville et des environs, qui venaient s'amuser aux attractions foraines et aux bals.
Il y avait aussi de nombreux concours agricoles avec concours de charrues, de bestiaux, de beurres fermiers, de plantes fourragères et autres produits agricoles... concours suivis, bien sûr, d'un grand banquet. En 1883, ce banquet réunissait près de 200 convives, en présence du Sous-Préfet de Pontivy, qui porta un toast "aux dames présentes et aussi à la prompte conversion de tous les adversaires de la République" !
Texte de Mme danielle Baranger (Bibliothécaire de Locminé) et Nadège Loreiller (Service Communication de la mairie), d'après le livre de Charles Floquet "Locminé au cours des siècles" © 2003 Mairie de Locminé